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La fille au verre de Martini.

31 octobre 2011

Dire au revoir.

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Dernier jour d'Octobre. J'aurais envie de faire un bilan mais il serait presque apocalyptique. Dans quelques heures mon meilleur ami prendra un train pour Paris, puis un avion pour Bristol. Il va y rester au minimum six mois. Et je n'ai pas envie de lui dire au revoir, je n'ai pas envie de lui dire au revoir sur un quai de gare. Avec la chance que j'ai ça sera le même quai qu'avec le militaire, et ça, ça va me tuer.
Comparer mon amitié à cet amour, ça rend le tout encore plus tragique, n'est-ce pas ? Je me revois encore dans mon manteau rouge, à chialer, à me dire que tout serait différent maintenant, alors qu'avant, il n'était pas là non plus, à mes côtés, dans mon quotidien. On a tendance à tout dramatiser, nous les filles, et à se voiler la face lorsque ça fait trop mal. J'aurais du mal à respirer dans quelques heures.
J'écoute des chansons atroces, je caline mon chaton, je regarde du coin de l'oeil mon homme qui s'occupe de son côté. J'ai l'impression d'avoir douze ans, d'être seule au monde même entourée de gens. Je voudrais remonter le temps, ne jamais rencontrer ce militaire, ou bien tout faire pour le voir encore et encore, agir différemment, dire plus, faire plus, encaisser moins. Mais on ne pourra jamais rien changer. Depuis nos adieux il se fait silencieux, pourtant, je vois son pseudo Skype parfaitement en ligne depuis une semaine. Salaud. Mais moi, je ne lui dis rien, je reste silencieuse. A l'intérieur, je crie.
Je vais rester toute la journée, la soirée et la nuit dans une autre ville que la mienne demain. On va essayer de faire quelques boutiques, avec ma meilleure amie, trouver une robe, ou des chaussures, même si on n'a pas un sous. Puis on va se maquiller, se coiffer, se parfumer, et on ira danser toute la nuit avec d'autres gens. Et ça, ça va me faire oublier tout le reste. Parce qu'il le faut.

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19 octobre 2011

S'habiller de silence.

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Je suis une nouvelle fois seule dans mon appartement. Je n'ai pas le courage d'écouter de la musique, ça me donnerait envie de chialer. Je me suis endormie vers six heures ce matin, et je suis sortie de mon lit vers dix huit heures. Quelle honte. Je n'ai pas d'emploi, je l'ai perdu il y a presque un mois, et qui dit pas d'emploi dit remise en question, dit solitude puisque mon homme travaille, dit pensées étranges, dit "j'ai mal au coeur", dit "je suis malheureuse", dit FAIT CHIER. J'ai l'impression d'être un lion en cage, je ne trouve rien pour m'occuper, je finis toujours sur Facebook, par regarder mes contacts Skype sans parler à personne pour autant, par enchainer les cigarettes et par me bouffer tous les ongles.
Mes meilleurs amis relativisent beaucoup sur mes histoires merdiques du moment. Ils arrivent à en rire, à me faire rire, mais à l'intérieur, tout à l'intérieur, j'ai mal. J'ai mal quand je pense à mon avenir, j'ai mal quand je pense à mon couple, j'ai mal quand je pense à ce militaire, quand je pense à demain, quand je pense à moi. Il m'arrive de leur en vouloir, en silence. Je ne compte plus les fois où quand je disais en riant "J'ai envie de pleurer", j'en ai réellement envie, de pleurer. A la place j'ironise. Comme une conne.
Vendredi soir nous faisons une soirée tous les trois, mes deux meilleurs amis et moi. On va enchainer les pétards et les verres de vin, et je pense qu'alors, je serais en mesure de pleurer.

19 octobre 2011

Une âme soeur pour tout le monde.

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Au début, j'avais écrit trois tonnes de mots, pour vider mon coeur et soulager mes angoisses. Mais en me relisant j'ai réalisé que ça ne me rendait pas justice, de jouer la petite fille triste et abandonnée alors qu'elle ne l'est que par son mec de second choix. La dernière partie de cette phrase est atroce. Putain. Je suis prise d'insomnie depuis que je lui ai dit au revoir. Je le revois encore me tourner le dos après m'avoir donné un dernier baiser. Je le revois descendre les escaliers pour me laisser toute seule sur ce quai de gare bondé. Avec des gens qui se disent, mon dieu qu'elle est folle de chialer comme ça. Je l'ai vu sur le quai d'en face du mien, j'ai eu envie de traverser les rails, me foutant bien du danger, juste pour l'avoir encore quelques précieuses minutes de plus contre moi. Ses yeux azurs me fixaient, il m'a envoyé un baiser, fait quelques sourires. Il a pris son téléphone, le mien a sonné. Quand j'ai décroché il a dit, "tu verrais, en face de moi y a une jolie brune dans un manteau rouge, et elle pleure toutes les larmes de son corps, tellement qu'elle me fait mal au coeur". Je me suis mise à sourire en relevant les yeux vers lui.
Je réalise doucement que depuis le début c'était voué à échouer, lui et moi. On a essayé, l'été dernier, de créer quelque chose. Enfin, j'ai, j'ai essayé. Mais il a toujours cru que ça ne fonctionnerait pas, que je ne serais pas heureuse, qu'il aurait de toutes façons été constamment absent et qu'il serait devenu dingue de ne me voir qu'un week end sur deux ou trois. Mais moi ça m'aurait suffit. Je crois que je m'en serais contentée.
Lors de notre dernière nuit ensemble, je lui ai demandé de ne pas m'oublier. Même s'il ne me donnait pas de nouvelles, même si sa vie changeait, même s'il devait disparaitre, juste de ne pas m'oublier. Il avait pris mon visage dans ses mains pour dire jurer que non, il pouvait pas. Deux minutes plus tard, son portable sonnait et il répondait à sa copine, en mentant, en disant qu'il était resté à sa caserne. Et je me suis sentie idiote. Et en même temps, je me suis sentie étrangement fière. Fière de l'avoir dans mon lit, rien que pour moi, pour nos dernières heures ensemble.
J'ai pris le train pour chez moi, j'ai poussé la porte de mon appartement, j'ai salué mon chat, et j'ai regardé mon homme, mon vrai, qui dormait paisiblement.

18 octobre 2011

La mauvaise romance.

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J'ai vingt-deux ans. Dehors il pleut, je fume une cigarette. Je me suis fait un café, mais je n'aime pas ça, pas vraiment. Je le laisse refroidir un peu, il me parait moins amer légèrement tiède. Je suis encore en pyjama, oui, il est presque dix-neuf heures, je sais, mais je suis un oiseau de nuit, moi. Mon homme est au travail, et mon chaton dort sur le décodeur SFR. J'ai mis de la musique, je ne vis pas sans musique. J'ai toujours dit qu'un jour je finirais chanteuse, allez savoir pourquoi, j'ose à peine chanter devant ma famille.
Ce soir, je sors. Je vais chez mes parents. J'ai mon propre appartement avec mon homme depuis Janvier. Il est asceptisé parce que neuf, mais il nous convient. Par la fenêtre, on entend la mer. Est-ce que je suis heureuse ? Pas toujours. Pas souvent ces temps-ci. J'ai le coeur qui s'affole pour rien, les yeux qui se gorgent de larmes sans que je ne m'en rende compte, et j'ai le ventre désespérément vide depuis quelques temps. Depuis Mardi dernier, en vérité.
J'ai laissé partir quelqu'un de bien. C'était samedi matin, vers dix-heures trois. Précisément. C'est très difficile de dire au revoir à quelqu'un qu'on n'a absolument pas envie de voir s'éloigner. On lui sourit, on lui fait croire que tout ira bien pour nous, que de toutes façons, ça ne rimait à rien de croire en quelque chose de beau entre nous. Mais on se ment. On aurait été heureux, amoureux, fiers. Bien sûr que ça aurait été compliqué. Parce que lui, c'est un Soldat. Un putain de Soldat qui part au Liban dans deux mois. Un putain de Soldat qui a déjà une copine. Et moi je suis une putain tout court, parce que moi aussi, j'ai un copain. Je n'arrive pas à en dire davantage. Plus tard. Oui, plus tard.

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